CO-CRÉATION INTERSECTORIELLE, MÉDIATION CULTURELLE NUMÉRIQUE, PÉDAGOGIE ET ORGANISATION

10.05.2022

En ligne, via le 89e congrès de l’ACFAS [activité en français, enregistrement à l’ACFAS obligatoire]

Programmation de la journée détaillée.

Dans le cadre du 89e congrès de l’ACFAS, l’objectif de ce colloque est de partager et analyser des approches collaboratives et intersectorielles de la recherche-création et de co-création, spécifiquement des projets démontrant la complémentarité des savoirs et connaissances scientifiques et des savoirs traditionnels ou situés, basés sur la pratique et l’expérimentation, notamment des projets qui déploient et mettent en œuvre des technologies numériques pour la médiation ou la création collaborative.

Ce colloque présente des projets de cocréation qui émergent des milieux de pratique et y réfléchit afin de répondre à des enjeux sociaux, artistiques et culturels contemporains et qui mettent en œuvre des technologies numériques.

Il fait le point sur l’actualité de la recherche basée sur l’art et le design dans le contexte mouvementé de la dernière année qui a été marquée par la pandémie mondiale et son impact politico-économique, par une prise de conscience accrue des crises climatique et écologique, par des mouvements de confrontation sociale aux injustices et aux inégalités systémiques qui couvaient déjà depuis longtemps.

Ce colloque propose une table ronde intersectorielle qui encourage les discussions entre chercheur‑ses universitaires, doctorant‑es et praticien‑nes de diverses disciplines afin de consolider l’état des connaissances des impacts de ces démarches de cocréation intersectorielle sur les domaines de la création, de la médiation culturelle numérique et de la pédagogie ainsi que sur les pratiques d’organisation. De plus, nous clarifierons l’apport de la recherche-création à l’évolution des pratiques, des connaissances et des institutions.

Enfin, un microévénement propose la démonstration de pratiques artistiques et performatives originales déployant des technologies numériques comme réponse aux enjeux sociaux, artistiques et culturels contemporains.

Selon nous, la capacité des chercheurs à s’attaquer efficacement aux problèmes contemporains complexes réside autant dans l’élaboration de nouvelles approches collaboratives interdisciplinaires et interculturelles pour intégrer les formes de connaissances que dans la création de nouvelles structures institutionnelles et de nouveaux mécanismes organisationnels pour soutenir et valoriser les modalités émergentes de la recherche universitaire intersectorielle et interculturelle.

Le défi en est un à la fois d’intégration et de rupture. D’une part, ils développent et affirment la recherche basée sur l’art et le design au sein des structures institutionnelles existantes. En se référant aux modèles existants, ils expérimentent des méthodologies de conception de la recherche et de création critique, ainsi que de nouveaux formats de présentation et de diffusion de leurs travaux. D’autre part, ils sont également des agents actifs du changement institutionnel par les dispositifs peu orthodoxes qu’ils créent et les lieux où ils opèrent parfois.

Les laboratoires de recherche basés sur la pratique de l’art et du design sont des lieux permettant d’opérer des changements dans les établissements d’enseignement supérieur et dans les relations de ces établissements avec les secteurs plus larges de l’économie du savoir. Les laboratoires, les studios et les collectifs qui se consacrent à la recherche basée sur la pratique dans les disciplines créatives sont des lieux tout désignés pour commencer à étudier ces nouvelles architectures institutionnelles.

Programmation de la journée détaillée.

9h00-9h50: Mot de bienvenue. Présentation de la résidence Wikwemot : genèse de ce colloque
Présidence/Animation : Jean-Ambroise Vesac (UQAT)
Discutant-e- : Thierry B Gateau (UQAM), Manuelle Freire (UQAM) et Roger Wylde (Minwashin)

9h30 : Exercice ethnographique de la dynamique collaborative à l’œuvre lors du projet numérique de la résidence Wikwemot avec Danny Perreault (UQAM)

Je propose une communication qui rendra compte d’une démarche de mini-(auto)ethnographie sur le processus de collaboration observé et vécu lors du laboratoire de recherche-création Wikwemot. J’appliquerai des cadres d’analyse inspirés à la fois des études organisationnelles et de la recherche-création. Les questions qui m’habitent pour ce laboratoire tournent autour de la collaboration transdisciplinaire et interculturelle dans une perspective néo-matérialiste – c’est-à-dire en considération des relations également à l’œuvre entre les participants, les artefacts et les produits numériques. La communication sera rédigée à partir de mes observations, qui se feront par prise de note de terrain, par enregistrements sonores, par récolte des traces numériques du processus ainsi que par captation numériques 3d des objets et de l’espace. Cette communication relatera également les moments saillants de ma participation, qui se concrétisera par une implication lors des séances d’idéation du laboratoire et par l’animation d’ateliers rétrospectives visant à faire ressortir les caractéristiques de cette collaboration.


10h00-11h00: SESSION 2
Présidence/Animation : Manuelle Freire (UQAM)

10h : Une approche plurielle du design textile à travers le développement de bioteintures locales avec Vanessa Mardirossian (Université Concordia), Lila Rousselet Rousselet (Montloup), Anne-Marie Laflamme (Atelier b), Michaela Skulinova (CINTECH Agroalimentaire) et Ahmad Ibrahim (Cégep de St-Hyacinthe)

Cette recherche-création, menée par une designer textile ayant travaillé 20 ans dans le domaine, répond à un besoin urgent de revaloriser une industrie de mode très polluante, en offrant une alternative à notre dépendance aux teintures pétrochimiques. Visant à développer des teintures locales, dans une optique d’économie circulaire, elle s’inspire de l’écologie industrielle (où les déchets d’une usine nourrissent une chaîne de production avoisinante) et du biomimétisme (qui utilise les modes opératoires du vivant comme technologie). Cette démarche valorise des rebuts agroalimentaires et utilise des bactéries pour produire des pigments. Ce projet est une tentative de mise à l’échelle de prototypes réalisés en laboratoire et qui ont fait l’objet d’une exposition à l’École Supérieure de Mode de l’Uqam (2021), afin de permettre à l’écosystème de mode montréalais d’en tester le potentiel. J’ai réalisé une cartographie des acteurs locaux qui a mis en évidence les interactions systémiques et fécondes qu’elles pourraient générer. J’ai ainsi choisi un panel d’acteurs issus du design de mode, de la confection textile, de la valorisation des déchets, de la recherche et développement, de l’industrie et de la recherche universitaire en biotechnologie. Mon récit de collaborations intersectorielles parlera de nos échanges, succès, limites et expérimentations afin de montrer l’implication sociale du rôle du designer.

10h20 : Le Super véhicule d’immersion artistique du Musée ambulant: retour sur une démarche d’innovation technologique au service de la médiation d’oeuvres d’art actuel avec Sarah Bélanger-Martel (Musée ambulant), Aaron Bass (Musée ambulant), David Martin (Barnaque)

Depuis 2020, le Musée ambulant, un OBNL artistique qui a comme mission de démocratiser l'accès aux arts visuels et à la création, travaille à la conception d’un dispositif facilitant la diffusion nomade d’expériences de réalité virtuelle interactive et la création en 3D numérique avec les publics. Le second prototype de son Super véhicule d'immersion artistique (S-VIA II) est composé d'un numériseur 3D mobile, d’une flotte de casques de visionnement de réalité augmentée qui permettent le déplacement libre et l'interactivité, d’un dispositif réseautant les casques pour ouvrir l'expérience immersive à des activités de groupe, ainsi que d’un programme facilitant la création d’espaces de réalité virtuelle. Après plusieurs expérimentations auprès de groupes d'adultes et d'adolescent.e.s d'un peu partout au pays, les ateliers mobilisant le dispositif S-VIA et les stratégies de médiation adaptées à l’expérience de propositions artistiques immersives continuent à se déployer dans le cadre des différentes activités de production, de diffusion et de médiation artistique du Musée. Une présentation du prototype actuel et un retour sur ce processus d’innovation orienté par les objectifs et besoins de la médiation d’oeuvres avec différents publics permettra d’aborder quelques possibilités offertes par ce nouvel outil, développé grâce à des expertises issues du milieu de la médiation, du design industriel, de la programmation, du design utilisateur et d’interface.

10h40 : Volcan, Laboratoire éphémère danse et dessin avec Nathalie Schieb-Bienfait (Nantes Université) et Pauline Boivineau (UCO)

« Venez parcourir et dessiner des partitions vivantes imaginées par le chorégraphe et dessinateur Laurent Cebe et l’artiste visuel Cindy Belaud en compagnie d’une vingtaine d’artistes laborantin·es »… « Et surtout des invitations à dessiner avec joie ! ». Voici en quels termes, le TU-Nantes présentait et invitait à postuler au projet Volcan au cours de l’été 2021. Dans ce laboratoire de création aux croisements de la danse et des arts plastiques réunissant un collectif constitué de six artistes et quatorze jeunes diplômé·es d’écoles d’arts, se sont inventés ici et là plusieurs natures et formats de rencontres : rencontre entre générations d’artistes (confirmés / émergents), entre disciplines artistiques - danse et dessin-, entre pratiques de travail, entre univers et lieux (le plateau du théâtre, le campus, les cités universitaires). Se présentant comme un laboratoire éphémère, partie prenante de la collaboration de trois ans de Laurent Cebe avec le TU, Volcan s’est inscrit au cœur du travail au long cours de l’artiste à la croisée de rencontres, de collaborations, d’opportunités. C’est sur ce terrain riche de questionnements et d’expérimentations pour les artistes, mais aussi pour notre collectif de chercheurs, que nous sommes engagées dans une recherche accompagnement depuis deux ans, dans le cadre du projet PACE - Publics - Artistes - Créations – Expériences - MSH Ange Guépin Nantes - FRANCE).


11h10-12h30: SESSION 3
Présidence/Animation : Thierry B Gateau (UQAM)

11h15 : Le manifeste sociotechnique et ses inscriptions communautaires au sein de la démarche créatrice et émancipatoire de Agencia de Redes à Rio de Janeiro avec Fabio Prado Saldanha (HEC Montréal) et Thierry B Gateau (UQAM)

Notre proposition démontre comment l’organisationalité politique d’une tecnologia social se structure autour de la notion de travail narratif. Une tecnologia social est conçue comme une coconstruction sociotechnique orientée vers la solution des problèmes sociaux. La démarche de cocréation mise en œuvre par une tecnologia social née à Rio de Janeiro –– Agência de Redes para a Juventude (AdR) –– offre à des jeunes en situation de marginalité la possibilité de repenser leur perception d’eux-mêmes et de leurs territoires, amenant ceux-ci à proposer des projets à fort impact social dans leurs communautés.
En ancrant l’exemple de AdR, nous théorisons un principe organisateur de la communauté fondé sur le concept de manifeste sociotechnique. Un manifeste fait deux choses essentielles, il s’oppose et il rassemble. En ce sens, l’œuvre-manifeste est un acte de rassemblement fondateur de communauté. Nous envisageons la démarche créatrice de AdR sous ces aspects de manifeste et dans sa fonction fédératrice suppléant à une carence institutionnelle. En considérant ce point de vue de la tecnologia social, nous introduisons le concept de prosopopée sociotechnique –– un enchevêtrement de concepts, d’artéfacts et des mécanismes –– expliquant la dynamique créatrice et émancipatoire du travail narratif.

11h35 : Collaborer pour inventer un avenir « postmigrant ». Dessiner par capture de mouvement avec des réfugiées en vue d’une connaissance dissensuelle de certains exils contemporains avec Camille Courier De Mèré (UQAM), Nicole M. (participante) et Rehab El Mezeini (Action Réfugiés Montréal)

Ma proposition résulte d’une recherche-création en dessin collaboratif associée à des images numériques, réalisées à partir de données issues de captures de mouvement. Co-création intersectorielle, réalisée avec un organisme communautaire, ce projet lie étroitement processus artistiques et émergences politiques, agissant à un niveau micropolitique. Avec les participantes rencontrées via Action Réfugiés Montréal, nous avons explicité comment la relation entre ces médiums de dessin et leurs gestes de dessiner produit des agirs, souvent dissensuels, quant aux assignations spatiotemporelles et sensibles subies par les néo-arrivantes dans la société québécoise.
Les instabilités actuelles m’ont amenée à aborder ces connaissances d’exilées produites hors du point de vue et des structures du monde académique. J’ai recueilli les gestes et les connaissances de personnes engagées dans des parcours d’exil, qui sont de plus en plus des réfugiées climatiques (Baillat, 2018). Sur cette connaissance élaborée par des personnes souvent assignées au silence, voire effacées de nos sociétés, j’appuie ma compréhension d’aujourd’hui et l’invention d’un demain au moyen du dessin élargi. Ma démarche de création en grand format et in situ amplifie sensiblement les approches de la migration comme une anthropologie du vacillement (Galitzine-Loumpet, 2019) et selon l’approche postmigrante (Schramm, 2019), en explorant la transformation de l’invisibilisation des exilées par le geste de dessiner

11h55 : Le design collaboratif au service de la recherche-création- Cas des « Ateliers ouverts » de l’ISAMS- Tunisie avec Ikbel Charfi (insitut supérieur des arts et métiers- Université de Sfax- Tunisie)

Le design, que nous considérons comme locomotive d’innovation, nous procure une richesse d’outil de réflexion sur nos pratiques d’enseignants et d’artistes à la fois. Il nous permet de transposer les processus créatifs, collaboratifs essentiellement (Lamoureux, Cardoso, Messina, 2019) et qui nous paraissent indispensables aujourd’hui pour construire un projet de recherche-création… Cette dernière s’appuie souvent sur un certain imaginaire collectif généré par une dynamique de groupe fort intéressante à souligner.
Aux frontières de la recherche-action et de la recherche DD (développement durable), nous plaiderons pour un projet intersectoriel favorisant le génie créatif, mais surtout la volonté de conquérir le champ vaste de l’innovation que ce soit sociale, politique ou culturelle… Le cas des « Ateliers ouverts » qui se tient à l’ISAMS depuis une dizaine d’années et où enseignants et étudiants de diverses spécialités œuvrent ensemble pour créer un meilleur cadre de vie universitaire représente un exemple phare qui génère diverses communications et arguments de projets de recherche. Avancer des réflexions sur le co-conçu, le co-écrit, le co-dirigé, ( Anadón , bagnoud, Henetton, 2007) ne se comprend pas uniquement dans le cadre d’une approche d’un design local mais plutôt en faveur d’un design global envahi souvent par la typologie évolutive d’une discipline et les métamorphoses du vécu dans toutes ses dimensions, ce qui suscite le débat mutuel entre plusieurs régions du monde.

12h15 : Écrire une chanson avec des jeunes. Incursion réflexive au sein d’un processus de co-création avec Sarah-Anne Arsenault (Université Laval)

Comment fait-on pour co-écrire une chanson? Comment les idées sont-elles nouées les unes aux autres? Si la création collaborative fait l’objet de nombreuses recherches en éducation comme en psychologie, elle est encore peu étudiée d’un point de vue musicologique, encore moins « de l’intérieur » (Bennett 2012). Cette communication rend compte des résultats de mon projet de maîtrise en musicologie/recherche-création (Stévance/Lacasse 2018) visant à mieux comprendre le processus de co-création d’une chanson par le biais de l’observation participante active (Adler/Adler 1987). Ma démarche de recherche, ancrée dans l’épistémologie du lien (Piron 2017), se veut un refus de l’injonction de neutralité positiviste. Je défendrai que c’est par la prise en compte de mon vécu émotionnel (Vaucher 2020) que je suis parvenue à élaborer mes analyses. Celles-ci, réalisées à partir d’enregistrements, d’un journal de bord et d’entretiens, m’ont permis de mieux comprendre, entre autres, les facteurs favorisant la co-création, la nature complexe des interactions entre les membres du groupe, et l’ampleur de la collaboration ayant donné lieu à chaque vers et motif mélodique de la chanson. Elles m’ont aussi permis de réfléchir à mon rôle de « facilitatrice » au sein du processus : comment avais-je négocié mon rapport d’autorité? Pourquoi avais-je, malgré moi, contribué à la chanson? J’ai ainsi pu mettre en lumière le rapport particulier entre les co-créateurs et créatrices et leur chanson.


13h30-14h35: SESSION 4
Présidence/Animation : Jean-Ambroise Vesac (UQAT)

13h35 : Le récit de co-création du projet Nuages : évaluation d’interfaces tangibles pour la génération d'expériences immersives en temps réel en format FullDome avec Marie-Eve Bilodeau (ÉTS), Yan Breuleux (UQAT) et Ghyslain Gagnon (ÉTS)

En situation de spectacle immersif audiovisuel, la présence scénique des artistes performeurs est souvent transparente. Toutefois, certains outils favorisent une plus grande visibilité et expressivité des artistes. C’est le cas des interfaces utilisateurs tangibles, sujet auquel Marie-Eve Bilodeau s’attarde dans le cadre de son projet de recherche à la maîtrise en génie électrique à l’ÉTS. Le développement d’une méthodologie originale de conception de ce type d’outil l’a mené à proposer d’une nouvelle interface nommée NUAGE. Afin de mettre en œuvre cette méthodologie et valider la conception de l’interface, une expérimentation avec participants a eu lieu dans un contexte réel d’utilisation. Inscrite dans le champ du Digital Live Audiovisual Art (DLAA), cette communication retrace le récit de ce projet de recherche interdisciplinaire visant à mieux comprendre les critères d’évaluation d’interfaces tangibles pour la création de performances audiovisuelles immersives en format de projection hémisphérique FullDome. Il sera plus particulièrement question de l’approche itérative de co-création qui a mené à la présentation et l’évaluation d’une première version de 5 minutes de l’interface permettant de contrôler dynamiquement les visuels du spectacle Nuages. L’interface NUAGE a servi de métaphore pour la génération d’environnements immersifs. Cette communication exposera la prochaine itération du projet qui prendra la forme d’un spectacle de 30 minutes.

13h55 : Cocréation, centres de santé, inclusion et pandémie : un processus en Art social engage des acteurs plurisectoriels, une action conjointe pour la santé au Burkina Faso avec Amédée Sinini (Espace culturel Gambidi) et Emmanuel Koama (Fondation One Drop )

Pourquoi et comment utiliser l’art et la cocréation en centres de santé pendant une pandémie ? ; Solliciter les compétences de chaque acteur de l’écosystème pour mener une action inclusive et conjointe? ; déployer l’usager mystère, la production d’une exposition photo et la composition de slam avec le personnel des centres de santé?
En suivant la trame des interventions en Art social pour le changement de comportement (Fondation One Drop), l’équipe intersectorielle du projet Saniya So+ (Espace Culturel Gambidi) travaille en synergie avec les acteurs de la région des Cascades, au Burkina Faso, pour l’adoption de pratiques sanitaires durables par le personnel des centres de santé. À travers des processus audacieux de cueillette de données et de cocréation, elle accompagne des changements de comportement de façon inclusive.
L’équipe partage les contraintes considérées pour adapter le processus de cocréation hautement participatif à la réalité en centres de santé, en contexte d’insécurité sociopolitique et pandémique. Entre le déploiement d’usagers mystères, la production d’une exposition photographique et la composition de slams, l'équipe raconte le processus qui a permis d’engager les acteurs du milieu et le personnel des centres de santé, depuis la haute direction, le personnel soignant, jusqu’au personnel chargé de la propreté, femmes et hommes, tout en considérant leur lourde charge de travail, mentale et affective.

14h15 : Créer des ponts en collaboration : co-création d'une ressource en équité culturelle avec Véro Leduc (UQAM)

Au Canada, plus d’une personne sur cinq est en situation de handicap. Si les pratiques artistiques des personnes handicapées et sourdes et les cultures sourdes sont assez bien documentées, il y a un grand besoin de développer des connaissances spécifiques aux pratiques d’équité culturelle destinées aux personnes de la diversité capacitaire (personnes sourdes, handicapées, neuroatypiques et psychoatypiques) (Leduc et al. 2020). Mis sur pied en juin 2021 dans le cadre de la programmation de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle, le Groupe collaboratif en équité culturelle vise à créer une ressource en collaboration avec des chercheur-es, des étudiant-es, des artistes et des travailleur-es culturel-les. Rassemblant une quinzaine de personnes de la diversité capacitaire et des complices provenant des milieux de la culture (théâtre, musée, centre d’artistes, médiation culturelle, etc.), il est un véritable laboratoire d’innovation sociale par une recherche-action créative. Comment les pratiques d’accessibilité et d’équité culturelle permettent-elles d’enrichir la citoyenneté culturelle ? Quels sont les principaux éléments facilitants et les obstacles au développement de pratiques exemplaires d’équité culturelle ? Dans le cadre de cette communication, des pistes de solutions seront proposées. La démarche dans laquelle le groupe s’est engagé sera aussi présentée.


14h45-15h50: SESSION 5: Nouveaux modèles organisationnels, stratégies de médiation et de valorisation
Présidence/Animation : Thierry B Gateau (UQAM)

14h50 : Développer, soutenir et faire rayonner la recherche-création et la création en milieu universitaire avec Ariane Couture (UdeS)

Dans la foulée de son Plan de développement de la recherche 2015-2020, l’Université Laval amorçait une refonte de ses programmes de soutien financier pour « stimuler la création en milieu universitaire et poursuivre le développement de la recherche-création ». À partir de l’expérience personnelle et des observations de l’auteure, il s’agit d’examiner les dispositions déployer pour soutenir la recherche-création afin de répondre aux nouveaux besoins de la communauté lavalloise.Le soutien institutionnel à la recherche-création comporte toutefois son lot d’enjeux qu’il convient de présenter et d’analyser pour mieux comprendre les décisions prises et leur portée. Il est en effet important de discuter des modalités stratégiques et opérationnelles sous-jacentes au financement de la recherche-création pour expliquer concrètement la conception et le fonctionnement du programme. Ainsi, l’analyse portera, au niveau stratégique, sur les règles et les politiques de l’Université Laval, les sources de financement externes, la conduite responsable, et l’administration du programme, et, au niveau opérationnel, sur les processus du programme : de l’appel à projets, à la reddition en passant par l’évaluation des demandes de financement. En somme, la mise en œuvre du programme de Soutien à la recherche-création à l’Université Laval se veut une étude de cas utile pour aider les autres universités à relever les défis du développement de la recherche-création.

15h10 : PFEA: Projet de Fin d'études Artistique en génie avec David St-Onge (ÉTS) et Nicolas Reeves (UQAM)

L’adhésion du public à une technologie n’est pas toujours liée à son efficacité. Parmi les causes possibles de cette observation, plusieurs ont fait l’objet d’études déjà, en génie autant qu’en design, mais l’une d’entre elles a longtemps été laissée de côté : la relation que l’utilisateur peut établir avec cette technologie. L’exploration de cette relation est partiellement couverte par les sciences du design, mais sans aborder en profondeur les questions du sens, des impressions ou des émotions qui lui sont intrinsèquement liées – des questions fondamentales au domaine des arts et de la recherche-création. La nécessité se fait de plus en plus sentir de processus de conception intégrant dès les premières phases les composantes artistiques, poétiques et esthétiques de tout projet, produit ou dispositif, induisant naturellement une synergie entre la forme, la fonction, l’état émotionnel des utilisateurs et le contexte d’utilisation ; et nous postulons que l’introduction à ces processus devrait intervenir dès les premières années de la formation des ingénieurs. À cette fin, depuis 2019, sept projets de fin d’étude ont été soumis aux étudiants finissants en génie mécanique de l’ÉTS dont les promoteurs (ou clients) sont des artistes. Chacun des projets a suscité l’intérêt d'une équipe de 4 à 6 étudiants et tous les projets ont été complétés avec succès. Notre intervention prendra la forme d’un bref résumé de ses expériences, suivi d’un compte-rendu de leurs apprentissages.

15h30 : L’intersectorialité comme approche de recherche aux frontières des arts et des sciences avec Martin Beauregard (UQAT), Yuchen Guo (UQAT), Zeineb Siala (UQAT), Sarra Hélaoui (UQAT)

Cette communication à pour objectif général le partage d’expériences en recherche et création prenant la forme de récits cocréatifs d’artistes, de désigneurs et d’ingénieurs et de travaux issus du Laboratoire intersectoriel d’impression 3D - Arts, sciences naturelles et génie, UQAT. Elle mettra en relief des problématiques intersectorielles communes aux secteurs des arts, des sciences naturelles et du génie, ainsi que l’exemplification de projets découlant de l’entrecroisement d’approches méthodologiques de recherche expérimentale et de recherche-création. La conception et la fabrication de matériaux inédits à base de matières résiduelles industrielles permettront de redéfinir des pratiques en art écologique, écodésign, désign sensorielle, ainsi que des méthodes, des techniques et des technologies d’impression 3D qui intègrent le concept 3R-V privilégiant la réduction à la source, le réemploi, le recyclage et la valorisation des déchets. Cette question guidera notre propos : Comment l’impression 3D peut-elle participer à la création de nouvelles formes de matérialité et de relations aux frontières des arts et des sciences?


16h00-17h00: Séance de clôture. Discussions conclusives.
Présidence/Animation : Manuelle Freire (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Discutant-e- : Sarah-Anne Arsenault (Université Laval), Martin Beauregard (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Sarah Bélanger-Martel (Musée ambulant), Thierry B Gateau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Eve Bilodeau (ÉTS - École de technologie supérieure), Ikbel Charfi (insitut supérieur des arts et métiers- Université de Sfax- Tunisie), Camille Courier De Mèré (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ariane Couture (UdeS - Université de Sherbrooke), Véro Leduc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Vanessa Mardirossian (Université Concordia), Danny Perreault (UQAM - Université du Québec à Montréal), Fabio Prado Saldanha (HEC Montréal), Nathalie Schieb-Bienfait (Nantes Université), David St-Onge (ÉTS - École de technologie supérieure), Jean-Ambroise Vesac (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Roger Wylde (Minwashin)
Responsables:
Jean-Ambroise Vesac [member cochercheur, UQAT]
Thierry B.-Gateau [UQAM]
Manuelle Freire [Professeure associée, UQAM].
Remerciements:
Hexagram : réseau interdisciplinaire dédié à la recherche-création en arts, cultures et technologies
UQAT - Espace O Lab, laboratoire communautaire d’innovation sociale et de création
ESG-UQAM - GEST, groupe entrepreneuriat société et transformation.